Notre Lac, Notre Avenir : Initiative de Pêche Durable

Peu de temps après le lancement des opérations à Tsam Tsam, nous avons commencé à animer des groupes de discussions dans les villages et les camps du lac Oguemoué pour identifier les priorités environnementales locales et pour demander comment OELO pourrait bénéficier aux résidents locaux. Une priorité absolue a été identifiée : une meilleure gestion des stocks halieutiques pour les générations futures. Les pêcheurs locaux ont observé des changements au fil des années dans la qualité et la quantité des pêches lacustres. Pendant de nombreuses années, les pêcheurs locaux ont tenté en vain de se coordonner et de se mettre d'accord sur les meilleures pratiques de pêche sur le lac. La politique locale, les contraintes logistiques, les désaccords familiaux et d'autres obstacles les avaient jusqu’à là empêchés de s'organiser avec succès. En 2012, OELO a commencé à organiser des réunions de village et des assemblées générales à l'échelle du lac afin de créer un programme de pêche durable. Nous avons élaboré l'accord de pêche, "Notre Lac, Notre Avenir" en prenant compte des suggestions des pêcheurs. Cet accord a été signé en 2013 par plus de 50 pêcheurs du lac.

Les pêcheurs installent des panneaux et des barrières flottantes à l'entrée de trois zones interdites à la pêche sur le lac Oguemoué (crédit photo Heather Arrowood)

En 2014, OELO a obtenu le soutien financier et technique de l’organisation The Nature Conservancy (TNC) pour poursuivre le développement du programme, assister les pêcheurs de tel sorte qu’ils gèrent mieux leurs ressources et respectent les pratiques durables, commencer la collecte de données halieutiques, surveiller les prises à travers une étude participative, et rédiger un plan de gestion des pêches en collaboration avec le gouvernement et les partenaires scientifiques.

En 2017, nous avons légalisé la première coopérative de pêche durable en eau douce, Amven, avec 24 pêcheurs de l'Oguemoué et avons mené un échange de filets avec TNC pour éliminer les filets monofilament illégaux et encourager leurs efforts à s’organiser. En 2018, après de nombreuses années de discussions, d'assemblées générales et d'ateliers, nous avons légalisé le premier plan de gestion de la pêche continentale au Gabon : un effort commun entre la coopérative Amven, la DGPA (département de la pêche au Gabon), le Service des Parcs Nationaux, TNC, OELO et les pêcheurs de l’Oguemoué. Avec l'aide d'OELO, Amven a obtenu le soutien du gouvernement national et a utilisé sa bourse pour initier un deuxième échange de filets, garantissant que tous les pêcheurs du lac disposent désormais de l’équipement adéquat pour respecter le nouveau plan de gestion.

Andy Ndoy, membre de la coopérative Amven, pêche sur le lac Oguemoué (crédit photo Roshni Lodhia)

L'initiative a inspiré la création en 2020 de deux coopératives de pêche durable supplémentaires parmi les pêcheurs d’Oguemoué : Efoulatchi et la coopérative de femmes pêcheurs Ewügha-Angome. Au total les trois coopératives d'Oguemoué comptent 54 membres qui sensibilisent et inspirent d’autres pêcheurs de la région à utiliser les meilleures pratiques de pêche. Avec le soutien d’OELO, les trois coopératives développent également des activités de subsistance supplémentaires pour gérer durablement les ressources, améliorer leur résilience et réduire les pressions de pêche sur le lac hors saison, à travers notamment les revenus tirés de l'écotourisme à Tsam Tsam.

Plan de l'activité de pêche, des villages, des campements et des zones d'interdiction de pêche du lac Oguemoué.